Dès ses premiers entrainements à l’AS Basket, Niamé a montré qu’elle n’aurait peur de rien ni

                                          personne. Elle n’était qu’en 6^ème et pourtant, elle défendait férocement face aux grandes de

                                          4^ème et 3^ème, et parfois, elle les dominait.

 

     C’était surement la plus grande qualité de Niamé : le MENTAL. Prête à tous les efforts pour gagner, jamais fatiguée, toujours à 100%. Si elle tombait ou se faisait mal, elle se relevait et repartait au jeu tout de suite. Son obsession sur le terrain : GAGNER.

 

     Bien sûr elle avait beaucoup d’autres qualités : très rapide et puissante, une technique assez précise à la passe, un tir très bon de près et à mi-distance, une grande efficacité au rebond offensif et une extraordinaire intensité défensive.

 

     En 6^ème, elle a vite été respectée et appréciée de tout le monde (elle a fait partie de l’équipe championne du Val d’Oise cette année-là), mais elle était parfois timide. Par la suite, en grandissant, elle est aussi devenue plus mure, plus « leader » et plus ouverte aux autres: un super capitaine sur le terrain et un guide pour beaucoup de jeunes joueuses.

 

     Mon souvenir le plus marquant avec Niamé remonte à Avril 2011, aux finales académiques. Après avoir battu l’équipe du 92 en demi-finale, nous avons rencontré celle du 77 pour la grande finale.

Les adversaires étaient bien plus fortes techniquement que nous, plus douées, plus grandes... Nous les avons fait douter un moment, mais finalement, elles ont pris beaucoup d’avance. A 3 minutes de la fin, je savais que le match était perdu, j’ai fait sortir Niamé du terrain. Elle était en larmes et est partie loin du banc des remplaçants en jetant son maillot par terre.  

 

Bien sûr, je l’ai grondée et lui ai demandé de revenir sur le banc et de remettre son maillot. Son geste n’était pas beau, mais il disait bien toute sa rage et sa déception de perdre. Elle voulait gagner cette finale, et surement aussi me faire gagner ce titre. Je ne lui en ai jamais reparlé, mais cette réaction à ce moment-là m’a beaucoup touché, j’ai senti qu’elle était déçue pour elle, mais aussi vis-à-vis de moi.

 

            J’ai encore quelques nouvelles de Niamé de temps en temps. Elle s’est lancé un nouveau défi : le foot, où elle est rapidement devenue très forte. Malgré les années qui passent, elle garde toujours une place très importante dans mon cœur: j’avais une grande confiance et beaucoup de respect et d’affection pour Niamé, et je pense que c’était réciproque.

 

            Aujourd’hui, quand une joueuse porte le numéro 6 en match, je lui dis que ce numéro a appartenu à une très grande joueuse et qu’il faut en être digne... L’héritage de Niamé reste présent. Merci pour tout.

                                                                                                                                                                  F. Morestin